Aujourd'hui 7 juillet, l'Irlande du Nord et sa côte.
Donegal Derry
Hop ! On commence par un petit saut de puce en autocar de Donegal à Derry (une bonne heure de bus). Je ne connaissais la ville que sous le nom de Londonderry mais le préfixe n'est ni très heureux ni très usité. Alors on se contentera de Derry.
En chemin, on passe de la République d'Irlande à l'Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni. Quelques drapeaux britanniques se font voir. C'est un peu surprenant au début.
Le bus s'arrête à la gare routière de Derry, juste à côté de l'office de tourisme qui vaut le détour à lui seul. Il est énorme et propose un assortiment large de brochures thématiques.
Il confirme en tous cas l'impression que l'Irlande du Nord, plus ou moins pacifiée, souhaite rattraper son retard en matière de tourisme sur sa voisine républicaine
J'attrape "L'Irlande du Nord à vélo" (très bien fait), un plan de Belfast et le guide des campings. Me voilà prêt à affronter la côte !
Mais pas sans avoir traversé Derry et admiré deux curiosités du génie civil : le tout nouveau Peace Bridge, une superbe passerelle piétonne sur la Foyle, et le Craigavon Bridge, un des très rares ponts routiers d'Europe à deux niveaux.
Derry Bellarena
Le plan consiste à suivre la route longeant la côte d'Antrim, qui fait partie d'un itinéraire plus long traversant toute l'Irlande du Nord, de Ballyshannon à Larne. Cependant, à partir de Derry, la route fait une large boucle à l'intérieur des terres, que, plein d'enthousiasme, j'ai l'idée de zapper en coupant tout droit par la nationale 2, direction Limavady. L'office de tourisme m'a confirmé qu'on pouvait l'emprunter à vélo.
Or, les nationales de Derry ne sont pas celles de l'Irlande et je me retrouve bien vite sur une espèce d'autoroute, aux bas-côtés assez larges mais de qualité très inégale, avec de moches usines en toile de fond. On se croirait à Liverpool, le contraste avec la république d'Irlande est assez saisissant et, peut-être aussi, un peu déprimant.
Le trafic et l'importance de la voie diminuent heureusement au fur et à
mesure que l'on s'éloigne de Derry et, sur la gauche, les prés et la
côte finissent par agrémenter l'horizon.
Je quitte définitivement la N2 et retrouve l'itinéraire cyclable à hauteur de Bellarena.
Le chemin est dès lors bien balisé à l'aide de petits panneaux "93" du National Cycle Network qui ne me quitteront plus jusqu'à Larne et, plus loin, Belfast.
Binevenagh Ballintoy
Le trajet ne pose à ce stade plus de difficultés, à part une vraie grosse
montée avant Castlerock.
La route qui longe la côte offre des paysage
superbes, de plages, de falaises et de châteaux. Il y a de quoi
s'arrêter régulièrement faire une pause tourisme !
Sur ce trajet, les piles de mon appareil photo déclarent forfait. Les prochaines photos viendront de Wikipedia ou des sites de promotion touristique. Et, un malheur n'arrivant jamais seul, la pluie s'y met pour de bon, pour la première fois de mon voyage. J'enfile casquette et ciré pour près de 4 heures de pluie, parfois assez forte. Le bas peut rester trempé, c'est fait pour et sèche vite.
Sur la route : le temple de Mussenden et sa porte des Lions, fraîchement restaurée (payant, £ 4,50) :
Le château de Dunluce (payant, £4, photo Wikipédia) :
La chaussée des géants (payant, £ 2) peut s'atteindre à partir de Bushmills, via une piste cyclable longeant le train touristique à travers un terrain de golf, sur plus de 3 km. Surement la piste cyclable la plus incroyable que j'aie eu l'occasion d'emprunter, avec la voie verte du de Chalons à Mâcon, il y a deux ans. A ne pas rater !
La chaussée des géants, formée d'immenses cristaux de basaltes, vous rappellera surement des souvenirs de vos cours de géologie ! Cela fait un peu bizarre de se retrouver face à un paysage si souvent vu en photo. On a le cœur qui palpite, un peu comme une première fois devant un tableau de Klimt.
Mon pédalier commence aussi à présenter un jeu anormal et inquiétant. Avant la visite, je préfère donc passer un coup de fil à l'hostel de Ballintoy pour m’assurer qu'ils ont une place de libre. Voici un souci de moins. Je suis bien content d'avoir attrapé à Donegal la liste des Independant hostels qui, de fait, m'accueilleront pour toute la suite du voyage.
Ballintoy
J'arrive à Ballintoy vers 18 heures, assez tôt pour emprunter quelques outils à l'hostel de Sheep Island View et resserrer à fond mes malheureux. roulements. Je pense que le pédalier a entièrement digéré les cages à billes. Je ne vais pas m'amuser à démonter des clavettes sur le parking, on fera ça un peu plus proprement une fois rentré.
En soirée, concert au Fullerton Arms jusqu'à la fermeture avec 3 américains rencontrés à l'hostel, tous en pèlerinage sur la terre de leurs ancêtres. C'est, pour nous tous, l'un des derniers jours en bord de mer. Nous décidons donc d'aller nager demain.
Dehors, les rues sont tendues de guirlandes bleues-blanc-rouge, en prévision d'une fête. Mes collègues de voyage ne sont pas au courant ; j'en saurai un peu plus une fois arrivé à Belfast.
Au compteur, 93 km, pas mal vu le temps et l'état du pédalier.