Une guitare en bord de Loire 9/15

9e jour, et avec sa table collée, notre ouvrage commence à ressembler à une guitare. A ce stade, on sort l'instrument de son moule, qui peut désormais être raccroché à son clou.

Aujourd'hui, on forme le fond et on ferme notre instrument !

1 - le fond

Le fond est poncé jusqu'à une épaisseur de deux bons millimètres. Ses barres sont voutées de manière à lui donner une certaine flèche, de l'ordre de 2 à 4 mm.

Comme pour la table, les barres sont collées, profilées et affinées :

Le joint de table est enfin muni d'un couvre-joint (non illustré).

2 - contre-éclisses de fond

Pas de surprises, c'est comme pour la table : cintrage, collage, biseautage, entailles pour les barres.

Au fait, avez-vous remarqué les pions de calage du chevalet ? Ils doivent être retirés ou arasés.

3 - renfort de chevalet

Nous avons oublié le renfort de chevalet ! Pas indispensable mais il figure sur l'originale et me semble utile dès lors qu'on utilise un chevalet à chevilles, les nœuds aux extrémités des cordes risquant de grignoter l'épicéa à la longue.

Une chute d'éclisse règle rapidement cette omission.

4 - collage du fond

Le collage du fond se fait à la colle vinylique. Il rigidifie le corps de l'instrument et donne au manche son inclinaison définitive ; il faut donc procéder au collage avec la plate-forme de montage.

Pressé par l'heure, je n'ai pas fait de montage à blanc et mal m'en a pris : mon fond est (légèrement) de travers au talon. Ça m'apprendra, tiens !

La suite demain.

Une guitare en bord de Loire 8/15

8e jour.

1 - mise en forme du chevalet

Le chevalet est sculpté dans un bloc d'ébène, un travail lent mais passionnant ! Pour plus de facilité, il est collé au ruban adhésif double face sur un support.

Le logement du sillet est tout d'abord façonné à la défonceuse :


Nous pouvons aussi percer les trous de chevilles, que nous avons repérés hier :


Les autres surfaces du chevalet ne sont pas fonctionnelles ; elles peuvent être sculptées au ciseau, à la lime et à la râpe, en s'inspirant du plan :

Comme pour le manche, toutes les surfaces arrondies se forment par une succession de plans, dont on abat ensuite les arêtes :

On abat ensuite à la râpe demi-ronde fine les " moustaches " de part et d'autre du chevalet.


Encore du ponçage et voici notre chevalet terminé :

2  - collage du chevalet

La position du chevalet a été calculée hier et repérée au crayon sur la table. Son contour est détouré au ruban adhésif, afin de ne pas tacher la table :


A la place des pointes enfoncées la veille, nous perçons à 3 mm et insérons de petites piges en bois qui permettront de caler le chevalet lors du collage et l'empêcheront de glisser de sa position :

Montage à blanc... tout roule ? On colle !


Note : de nombreux luthiers ne collent le chevalet qu'une fois l'instrument fini et verni. Les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients : en gros, c'est accessibilité des serre-joints contre précision.

3 - collage de la table

Avant de coller la table, on biseaute les contre-éclisses à la gouge. C'est plus propre et on gagne un peu de poids :

Le collage de la table est nécessairement précédé d'un soigneux montage à blanc. Le collage se fait sur un gabarit qui assure l'alignement (droite-gauche) et l'inclinaison (haut-bas) du manche par rapport au corps de l'instrument. Différents repères (fléchés sur la photos) permettent de vérifier le bon alignement.

Le collage se fait à la colle d'os, dont la réversibilité sera utile en cas d'accident qui nécessiterait un détablage.

Une guitare en bord de Loire 7/15

7e jour !

1 - Barrage de table

Notre fine table d'épicéa doit être barrée, c'est à dire renforcée de barres d'épicéa, disposées de manière à ne pas trop étouffer les vibrations de la table. Leur disposition est asymétrique, selon qu'elles sont côté aigus ou graves.

Les barres en épicéa, fil perpendiculaire à la table, sont collées puis profilées en forme d'ogive à l'aide des rabots. Enfin, leurs extrémités sont affinées, à la gouge ou au rabot à semelle convexe.

Nickel !


2 - ébauche du chevalet

Le modèle du chevalet, caractéristique de la guitare de Grobert, est reporté sur papier, collé sur un morceau d'ébène puis débité à la scie à chantourner.

Inutile d'en faire plus à ce stade. En raison des écarts existant entre le plan et notre guitare, seule une mise en situation peut nous permettre de définir certaines cotes.

3 - entaille des contre-éclisses

Les contre-éclisses doivent être entaillées pour laisser passer les extrémités des barres, qui se prolongent jusqu'aux éclisses.

Pour cela, la table barrée est posée sur la couronne d'éclisses, bien centrée, puis l'emplacement des barres est marqué au crayon. Un coup de scie et de ciseau plus tard, et la table se pose (normalement !) sans jour sur les éclisses.

Si ça ne rentre pas, les entailles peuvent être rectifiées.

4 - position du chevalet

Notre diapason est de 63,5 cm. Nous ajoutons 1 mm (pour la compensation dans les aigus) et nous obtenons la position de notre sillet de chevalet (arrêt de la corde à son point bas).

Notre chevalet peut ainsi être précisément positionné :

La position précise des chevilles extrêmes (1ère et 6e cordes) est obtenu à la règle rectifiée, à droite et à gauche, en respectant les positions habituelles de ces cordes sur le manche (environ 4 mm du bord de touche) :

Nous avons nos cordes extrêmes, nous pouvons tracer nos intervalles, égaux au chevalet (ce sera un peu différent au sillet de tête) :

La position exacte du chevalet est repéré sur notre table à l'aide de 2 petites pointes clouées et coupées à ras du chevalet. L'empreinte laissée dans l'épicéa de la table nous sera utile demain, où les clous seront remplacés par de petites piges de calage en bois (des piques à brochettes).

Une guitare en bord de Loire 6/15

Deuxième semaine, soit 6e jour pour cette réalisation.

1 - la rosace

Fin de la rosace entamée vendredi dernier. Un contrôle rapide de la largeur, avant pose des derniers filets, permet de constater que la gorge ne sera pas assez large. Un coup supplémentaire de défonceuse, censé permettre de rectifier tout ça, est un peu limite : le dernier filet d'ébène rentre un peu trop à force et se positionne l'extrémité de travers. Pas joli-joli mais on tentera de rectifier ça tout à l'heure.

La rosace finie et sèche est arasée au racloir. Achtung ! Pas de papier de verre sur la rosace, l'ébène tacherait sérieusement l'épicéa. Ouille les pouces, tout de même.

Bon, c'est arasé, on découpe, en 2 passes de défonceuse.

Le bout de filet de travers est éliminé au scalpel et bouché à la pâte à bois (mmh.) Libéron, moitié blanc, moitié naturel, ça passe plutôt bien. Ouf !


2 - le fond

On coupe + 1 cm (à l'aide du gabarit), on amène le tout à 2 gros mm à la ponceuse orbitale (c'est ça ou 3 jours à la main ; c'est dur, l'érable).

3 - barrage de table

Les barres sont sciées aux bonnes sections et poncées.

Un placage de renfort en pin est découpé au cutter et pré-encollé.

Les barres seront encastrées dans les contre-éclisses et affleureront les éclisses. Il faut donc les découper à 2 mm du bord de table. Montage à blanc (à l'aide du gabarit), pré-encollage à la colle vinylique, collage, c'est parti pour la nuit !

Ça n'en a pas l'air mais ça a bien avancé. Il faut dire que ça a démangé tout le week-end !

A demain !

Une guitare en bord de Loire 5/15

Fin de la première semaine de construction d'une guitare romantique d'après Grobert.

1 - pose d'une seconde contre-éclisse

La largeur des filets de table (9 mm) rend nécessaire la pose d'une deuxième contre-éclisse, simplement collée sur la première. Pas de difficulté particulière pour cette opération. On utilise les contre-éclisses qui étaient initialement destinées au fond.

On laisse bien sécher le tout.

2 - mise à épaisseur et détourage de la table

Grobert est un luthier farceur, qui a fait des épaisseurs différentes sur la surface de sa table.

Intentionnel ? Rien n'est moins sur : les guitares modernes sont généralement plus minces du côté des graves mais de très bonnes guitares se contentent d'une épaisseur constante (la Torrès de mon collègue d'atelier fait par exemple 2 mm).

La bonne épaisseur est atteinte au racloir et à la cale à poncer.

Le tracé du détourage se fait simplement en posant la table sur ses éclisses :

La table, qui se poursuit sur le manche jusqu'à la 9e frette, est coupée bien droit au cutter, puis son contour à la scie à chantourner, avec une petite marge de 1~2 mm.

Et voilà !

3 - La rosace

Entre autres discussions métaphysiques (sillets, cordes, filets, frettes, contre-éclisses, ivoire, padouk, maillechort...), nous arrêtons le modèle du filetage de table, proche de l'originale : noir et blanc alterné sur une largeur de 11 mm :

Il s'agira donc de creuser une gorge circulaire et d'y insérer nos filets, un à un.

La gorge se fait à la mini-défonceuse, une méthode qui semble assez largement utilisée aujourd'hui. L'épicéa, bien que tendre et fibreux, réagit étonnamment bien au fraisage :

La gorge est progressivement élargie au diamètre extérieur de la rosace. Ensuite, cintrage des filets, un jeu d'enfant après s'être farci les contre-éclisses. Même l'ébène (2x1mm) se laisse gentiment faire !

Les filets de rosace, contrairement aux guitares classiques ou la touche vient recouvrir leurs extrémités, sont entièrement apparents. Il faut donc soigner leur pose, ce qui se fait avec une facilité déconcertante avec la méthode suivante :

Poser à blanc le filet, maintenu par des épingles, le couper avec une marge de 1 à 2 mm

L'insérer en commençant par les extrémités. L'insertion doit se faire en forçant bien. Rectifier la longueur au besoin.


Sortir le filet, encoller, poser. Ça tient bien, et tout seul !
Et voilà !
Compter 5 min par filet environ.


La suite lundi prochain. Bon week-end !

Une guitare en bord de Loire 4/15

Les éclisses collées la veille ont tranquillement séché toute la nuit. Il est temps de cintrer et poser les contre-éclisses.

1 - arasage des éclisses

Les éclisses sont mises à niveau, au canif, puis rabot puis lime fine (piquée par les luthiers aux mécanos).
Elles doivent affleurer le moule des deux côtés.

C'est propre ! A ce stade, on peut retirer la totalité des presses et démouler.


2 - démoulage

Facile ! On enlève tous les serre-joints et on gratte (canif, râpe, rifloir, papier de verre, selon ce que l'on a sous la main...) les quelques bouts de papier ciré qui ont pu adhérer à la colle au niveau du tasseau bas et du manche.

Ça commence à ressembler à un objet familier !

3 - remontage du moule

Pour pouvoir coller les contre-éclisses tout en laissant la guitare sur son moule, il nous faut remonter le moule, ce qui s'obtient facilement en clouant de petits taquets calibrés à 2 cm.

Une technique un peu plus raffinée consiste à utiliser un double moule, constitué de deux parties, et qui s'ampute d'une tranche au moment opportun.

4 - les contre-éclisses

Les contre-éclisses sont constituées d'une bande d'épicéa d'environ 4 x 12 mm, qui vient renforcer le bord de l'éclisse et surtout offrir une plus large surface de collage à la table et au fond.

L'épicéa se cintre difficilement (un bel exemple de contre-éclisse explosée à gauche) ; il faut le prendre bien de fil, le mouiller abondamment et bien le laisser chauffer sur le fer à cintrer.

Pour cette pièce, on préfère l'épicéa à l'érable car il s'agit du même bois que celui utilisé pour la table, ce qui limite le risque d'accident par la suite.

On commence par les deux éclisses côté table. Celles côté fond seront collées plus tard, quand la table sera collée et permettra de conserver la forme (le moule, lui, ne pouvant plus rester en place à ce moment).

Les deux contre-éclisses, qui sont parfois adaptées un peu à force (les aléas du cintrage...) sont collées et mises à sécher jusqu'au lendemain.

5 - mise à épaisseur de la table

La forme de la table est reportée sur notre feuille d'épicéa collée le premier jour et découpée à la scie à chantourner.

Puis la table est mise à son épaisseur maximale de 2,30 mm, au racloir (bien affûté et par passes de biais) et au papier de verre (collé sous un vieux rabot en fonte). Le racloir est plus efficace mais risque d'érafler la surface délicate de l'épicéa ; un simple copeau mal placé peut la griffer profondément.

La guitare originale de Grobert présente certaines variations d'épaisseur, de 1,90 à 2,30 mm, plus épais du côté des aigus (une constante sur les instruments à cordes). Celles-ci sont reportées sur la table. Quelques coups de racloirs seront encore nécessaires, mais on fera tout ça demain, plutôt.

Une guitare en bord de Loire 3/15

3e jour à scier du bois. Le rythme augmente ; aurons-nous fini dans une semaine ?

1 - découpe et finition de la tête

La tête est détourée à la scie à ruban, puis finie à la râpe, encore du rifloir et enfin au papier de verre monté sur un cabron (bout de bois à la forme souhaitée).

Il faut faire bien attention à la perpendicularité des bords et éviter de tacher l'érable avec la fine poussière d'ébène qui salit comme du cambouis.

Le dessin des différents placages de tête apparaît sur la tranche en fines rayures.
 
 

2 - ébauche du manche

On n'attaque pas l'arrondi directement , ce qui est le meilleur moyen de le rendre asymétrique. On procède par plans successifs, 3 ou 4 suffisent.

Un dessin pour bien expliquer :

A priori, l'usage de gabarits ne s'impose pas, à moins de vouloir copier exactement un instrument ou répondre au souhait particulier d'un musicien.

3 - ébauche de la jonction tête-manche

Un arrondi rencontre un plat. Pour cela, on trace au crayon le dessin de l'arrière de la tête et on rejoint le tout à la gouge :

On finira cette partie quand l'arrondi du manche sera définitif, une des dernières étapes avant vernissage. En effet, le milieu du manche restera jusqu'au dernier moment à l'état d'ébauche pour servir de prise à l'étau.

En attendant on procède au...

4 - remontage du manche sur le moule

Avec une attention particulière à l'alignement, effectué sur une belle plaque de mélaminé sur laquelle on aura pris soin de tracer une ligne. Les repères tracés sur le moule et le manche sont là pour nous aider :

Une dernière vérification à la règle s'impose : le manche est dans sa position qu'il conservera définitivement sur l'instrument. S'il est de travers (qui a mal ajusté son tasseau haut ?), sa position peut être rectifiée en calant une bande de placage au bon endroit entre le manche et le moule.

5 - Pose du tasseau du bas

Le tasseau du bas, en épicéa, est scié à la forme, vissé dans le moule puis fini à la râpe. Un préencollage est nécessaire, ce bois tendre buvant toute la colle.

6 - coupe des éclisses au talon

Nos éclisses doivent être coupées à la bonne forme au talon (où elles s'insèrent dans le manche) et à la bonne longueur au tasseau du bas.

Pour obtenir cette coupe, on reporte au bas de l'éclisse la profondeur d'insertion au manche et au haut de l'éclisse la profondeur d'insertion à l'écusson.

Achtung ! subtilité ! le trait de coupe doit être tracé à l'envers. En effet, nous avons noté la découpe basse au haut de l'éclisse, et vice-versa.

La découpe se fait facilement au cutter, en une dizaine de passages.

7 - on colle ?

Pas si vite ! D'abord, on range soigneusement tout ce qui pourrait gêner.

Ensuite, un montage à blanc permettra de s'assurer que tout est en ordre et d'éviter toute sueur froide lors du collage.

Le moule est tout d'abord garni de papier ciré de part et d'autre des tasseaux, pour éviter les collages intempestifs.

C'est également le moment de couper les éclisses à bonne longueur au tasseau bas. Mieux vaut couper un peu court : on insérera de toutes façons un filet, et un recouvrement au collage ne serait pas du meilleur effet. Il faut mettre suffisamment de presses afin que l'éclisse suive parfaitement le moule, sans jour, faut de quoi notre éclisse pourrait être coupée vraiment trop court.

En principe, on fait correspondre le bord du moule côté table avec le bord des éclisses. Si elles sont un peu gauches (la règle générale sur une éclisse de débutant), pas de soucis : on fait déborder de chaque côté du moule, on arasera plus tard.

8 - collage

Tout est en ordre ? On peut maintenant coller, sans stress.

La guitare à l'allure de Station Mir va tranquillement sécher une nuit, après une journée bien chargée.

A demain !

Une guitare en bord de Loire 2/15

2ème jour et -1°C ce matin sur la route de Fontevraud, brrr !

Allez, au boulot !

1 - placage de la tête

La tête est plaquée, dessus, dessous. On prend quelques libertés avec Grobert, même si les couleurs sont globalement respectées. Les collages n'attendent pas ; je préfèrerais les voir passer tranquillement la nuit sous presse !

Plaqué dessus, plaqué dessous...

2 - le talon

Le talon est défini par une succession de plans. Les arrondis sont créés en reliant ces plans successifs. (ça se comprend mieux quand on le voit)

On finit le tout à la râpe, aux rifloirs (petites râpes de forme pour sculpteur) et au papier de verre.

3 - éclisses

La mise en forme des éclisses est une étape passionnante de la fabrication.

Elle se fait à chaud, sur des éclisses en érable ondé rabotées à 2 mm, abondamment mouillées. Question d'habitude, certains facteurs mouillent à peine, d'autres cintrent carrément à sec.

Je me sens tout de même plus rassuré avec ces grands coups d'éponge sur le bois. On commence par la taille, puis petit puis grand lobe. L'érable, bien qu'ondé, se laisse travailler facilement dès qu'il est chaud.

Une fois la mise en forme réalisée, on élague ! Les éclisses sont coupées au niveau des tasseaux haut et bas, et réduites à leur largeur définitive + 1cm.

Enfin, on les laisse tranquillement reposer une nuit sur le moule, maintenues par ces formidables presses à came allemandes que je recommande chaudement à tout bricoleur de bois.

Au retour, encore un peu de tourisme avec le surprenant quartier troglodyte de Souvay :

A demain !

Une guitare en bord de Loire 1/15

Une série qui va nous occuper au moins 3 semaines, pour un stage de construction, à l'atelier de facture instrumentale Ailia, d'une guitare romantique selon Grobert, un modèle que je lorgne du coin de l'œil depuis bien 3 ou 4 ans à chacun de mes passages au musée instrumental de Paris.

L'autre stagiaire construit une classique parmi les classiques, d'après un plan du luthier espagnol Torrès.

1 - assemblage de la table et du fond

Table et fond sont composés de deux demi-parties appairées. Le joint doit être parfait : dégauchi, raboté si besoin et soigneusement poncé. La qualité du joint se vérifie contre une vitre, à contre-jour.

Le joint n'ayant pas vocation à être démonté, le collage se fait sans crainte à la colle synthétique. Le serrage se fait par un système de coins. C'est simple, économique et efficace !

Pour le moment, on les laisse sécher tranquillement ; on s'occupera d'eux plus tard.

2 - montage du manche sur le moule

La guitare sera assemblée sur un moule, contrairement à la méthode espagnole qui utilise une solera.

Le manche est en érable monobloc (ni la tête ni le talon ni le tasseau ne sont rapportés) et renforcé d'une bande de fruitier (prunier), de 10 mm d'épaisseur.

Le tasseau du manche est ajusté, à la râpe, sur le moule.

On vérifie que tout est bien dans l'axe et deux vis en long viennent maintenir le tout bien solidairement :

3 - ébauche du manche au talon

La première étape consiste à ajuster le manche au fond, en suivant simplement le moule. Un trait de scie lui règle son affaire vite fait.

Le profil de touche est tracé, dessus et dessous, en reportant longueurs et largeurs aux frettes 0, 9 et 12 :

Tout est tracé, il n'y a plus qu'à découper. On se réserve le milieu du manche pour plus tard. Pour l'instant, les deux "ailes" permettent de le maintenir dans l'étau. Je découvre au passage l'incroyable facilité d'utilisation d'une scie à ruban bien réglée. Y penser quand je rentrerai !

4 - logements d'éclisses

Les traits de scie où viendront s'encastrer les éclisses sont faites à la scie fine, en trois passes. Le trait de scie est décalé en insérant une chute de placage dans le trait qui vient d'être fait ; 3 passes et bingo ! Ça rentre !

Si ça n'avait pas été le cas, un coup de râpe sur les éclisses aurait réglé le souci.

Soudure de vélo

En prévision d'un mois à Saumur, où je devrai faire l'essentiel de mes déplacements à vélo, de nuit, ajout d'une seconde patte de dynamo, pour alimenter un gros phare situé sous le panier :


Le vélo dispose ainsi de deux circuits électriques ; l'un de signalisation, qui alimente le feu rouge et le feu au guidon, et un d'éclairage, avec une dynamo sur la fourche qui n'alimente que le phare, qui assure ainsi une bonne luminosité.
Les valises sur la photo sont mes vieilles valises de moto, qui vont très bien aussi sans moteur.


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