3e jour à scier du bois. Le rythme augmente ; aurons-nous fini dans une semaine ?

1 - découpe et finition de la tête

La tête est détourée à la scie à ruban, puis finie à la râpe, encore du rifloir et enfin au papier de verre monté sur un cabron (bout de bois à la forme souhaitée).

Il faut faire bien attention à la perpendicularité des bords et éviter de tacher l'érable avec la fine poussière d'ébène qui salit comme du cambouis.

Le dessin des différents placages de tête apparaît sur la tranche en fines rayures.
 
 

2 - ébauche du manche

On n'attaque pas l'arrondi directement , ce qui est le meilleur moyen de le rendre asymétrique. On procède par plans successifs, 3 ou 4 suffisent.

Un dessin pour bien expliquer :

A priori, l'usage de gabarits ne s'impose pas, à moins de vouloir copier exactement un instrument ou répondre au souhait particulier d'un musicien.

3 - ébauche de la jonction tête-manche

Un arrondi rencontre un plat. Pour cela, on trace au crayon le dessin de l'arrière de la tête et on rejoint le tout à la gouge :

On finira cette partie quand l'arrondi du manche sera définitif, une des dernières étapes avant vernissage. En effet, le milieu du manche restera jusqu'au dernier moment à l'état d'ébauche pour servir de prise à l'étau.

En attendant on procède au...

4 - remontage du manche sur le moule

Avec une attention particulière à l'alignement, effectué sur une belle plaque de mélaminé sur laquelle on aura pris soin de tracer une ligne. Les repères tracés sur le moule et le manche sont là pour nous aider :

Une dernière vérification à la règle s'impose : le manche est dans sa position qu'il conservera définitivement sur l'instrument. S'il est de travers (qui a mal ajusté son tasseau haut ?), sa position peut être rectifiée en calant une bande de placage au bon endroit entre le manche et le moule.

5 - Pose du tasseau du bas

Le tasseau du bas, en épicéa, est scié à la forme, vissé dans le moule puis fini à la râpe. Un préencollage est nécessaire, ce bois tendre buvant toute la colle.

6 - coupe des éclisses au talon

Nos éclisses doivent être coupées à la bonne forme au talon (où elles s'insèrent dans le manche) et à la bonne longueur au tasseau du bas.

Pour obtenir cette coupe, on reporte au bas de l'éclisse la profondeur d'insertion au manche et au haut de l'éclisse la profondeur d'insertion à l'écusson.

Achtung ! subtilité ! le trait de coupe doit être tracé à l'envers. En effet, nous avons noté la découpe basse au haut de l'éclisse, et vice-versa.

La découpe se fait facilement au cutter, en une dizaine de passages.

7 - on colle ?

Pas si vite ! D'abord, on range soigneusement tout ce qui pourrait gêner.

Ensuite, un montage à blanc permettra de s'assurer que tout est en ordre et d'éviter toute sueur froide lors du collage.

Le moule est tout d'abord garni de papier ciré de part et d'autre des tasseaux, pour éviter les collages intempestifs.

C'est également le moment de couper les éclisses à bonne longueur au tasseau bas. Mieux vaut couper un peu court : on insérera de toutes façons un filet, et un recouvrement au collage ne serait pas du meilleur effet. Il faut mettre suffisamment de presses afin que l'éclisse suive parfaitement le moule, sans jour, faut de quoi notre éclisse pourrait être coupée vraiment trop court.

En principe, on fait correspondre le bord du moule côté table avec le bord des éclisses. Si elles sont un peu gauches (la règle générale sur une éclisse de débutant), pas de soucis : on fait déborder de chaque côté du moule, on arasera plus tard.

8 - collage

Tout est en ordre ? On peut maintenant coller, sans stress.

La guitare à l'allure de Station Mir va tranquillement sécher une nuit, après une journée bien chargée.

A demain !