Aujourd'hui, qui du bonheur : petit roulage et tournée des classiques de la côte ouest avec les falaises de Moher, le Burren et la petite île d'Aran. 97 km.

Spanish Point - falaises de Moher

Après une bonne nuit de sommeil, je me fais réveiller par les vaches vers 9 heures. Le vent du large a fait son travail : plus une goutte de pluie sur la tente ! Et encore aujourd'hui, il fera grand beau temps.

La route vers les falaises de Moher longe l'océan atlantique et passe rapidement du niveau de la mer à celui des falaises, à plus de 200 m de hauteur.

C'est un peu rude mais la source Sainte Brigitte à Liscannor me donne l'occasion d'une pause atypique. La grotte au milieu de laquelle s'écoule la source est un lieu étrange ou, entre les photos à la mémoire des défunts, les pèlerins laissent un objet personnel : stylo, badge, lampe de poche, écusson, boîte de bonbons ou de maquillage, une étiquette de valise... Ça pourrait ressembler à la description d'un gros dépotoir mais le tout est visiblement disposé avec soin et dévotion.

Je jette ma piécette dans la fontaine, le cyclotouriste superstitieux sait aussi s'assurer la chance à moindre frais.

Peu après, on arrive sur le site des falaises. Les voitures et les bus sont déviées vers un parking payant, tandis que les vélos disposent d'arceaux juste devant les boutiques, au départ du chemin vers les falaises.

L'aménagement des abords du site semble récent et est assez réussi : les quelques boutiques et le centre d'accueil sont enterrés sous le gazon, seules les vitrines étant apparentes.


Voilà, c'est beau comme une carte postale !

The Burren

J'arrive à Doolin vers 13 heures. Le dernier ferry part à 17 heures en direction d'Inisheere, la plus petite des îles d'Aran, et la fille du comptoir m'indique que l'on peut y camper.

Cela fera donc l'affaire pour la nuit !

Un panneau détaillant les itinéraires cyclables du coin m'indique un tour du Burren en 44 km au départ de Doolin. Voici qui est parfait pour occuper 4 heures d'attente, d'autant qu'on m'a conseillé cette balade !

La route est un peu raide pour monter jusque sur le plateau mais au moins on est à l'écart de la circulation et l'itinéraire vélo du North Clare Cycle Routes est bien fléché !

Au passage, je trouve une casquette, neuve et à ma taille, à Noughaval. Je ne le sais pas encore, mais c'est Sainte Brigitte qui me l'envoie. 

Les paysages se transforment tout doucement, bord de mer, foret de sapins (très vosgienne), lande... Au cœur du Burren, c'est la pierre nue, et le dolmen de Poulnabrone et le fort celtique de Caherconnell (payant) offrent deux belles occasions de s'arrêter.

Je ne regrette pas d'avoir fait le détour, c'est beau et authentiquement désert !

A 15 heures, il est grand temps de redescendre du Burren. Cela descend bien, un peu trop même, et je m'aperçois un peu tard que je suis arrivé à Ballyvaughan, bien trop au nord. Et le ferry qui part dans moins de deux heures !

Il me faut donc emprunter en grommelant la N67 qui grimpe vraiment fort, et longtemps, pour retrouver Lisdoonvarna (et son festival de célibataires, le plus important d'Europe) puis Doolin, ou j'arrive à 16h30, tout juste le temps d'acheter un billet (10 €) et de me rendre sur la jetée. Ouf !

Doolin - Inisheer

Bon, ce n'est pas un ferry mais plutôt une vedette qui nous emmène à bonne vitesse, 10 passagers et le vélo, jusqu'à Inisheer, la plus petite et la plus au sud des 3 îles d'Aran.

L'ïle est belle et pas très grande. Un gros village surplombé par un vieux château, des murs de pierres en-veux-tu-en-voilà et, sur la côte ouest, la coque majestueuse et rouille du Plassy, échoué en 1962 et, pas très loin, une vue sur les falaises de Moher. Pas un touriste, aussi !

Le temps de planter ma tente au camping municipal (gratuit ! sanitaires impeccables ! douches chaudes !) et je file voir l'épave de près. Une grande brèche dans la coque permet de s'y promener et, avec un peu de souplesse, on peut se faufiler jusqu'à la salle des machines pour y admirer un joli diesel 8 cylindres en ligne.

Le soir, bien sur c'est Guinness, au Tigh Ruairi (qui fait aussi resto) et surtout au Tig Ned, à côté de l'hostel, où j'assiste à ma première session. Je vous recommande les deux, avec une mention toute spéciale pour le dernier et sa décoration, chargée et intimiste.

Sláinte !