L'étape du 3 juillet est une étape de transition jusqu'à la côte ouest de l'Irlande, qui grouille de choses intéressantes et touristiques (Falaises de Moher, îles d'Aran, Galway...)

Ballyragget - Killaloe (lac du Shannon)

Le soleil se lève tôt en Irlande, me voilà parti vers 7 heures. La route serpente tranquillement dans la brume et rapidement, la petite D502 se prend des envies de grimpettes monstrueuses et pas franchement agréable. Faible consolation, le trafic est à peu près nul en ce dimanche matin.

Et à force de monter, on arrive rapidement à un plateau qui domine la plaine et l'on est récompensé de jolies vues.

En route, je croise ma première curiosité irlandaise, une exploitation de tourbe, plutôt extensive pour le coup, ou des tracteurs labourent et retournent en continu une immense étendue de tourbe brune qui, une fois sèche, est agglomérée en briquettes dont une bonne partie est semée sur le bas côté. De près, ça ne sent rien et ça fait des miettes. L'utilise t-on pour le whisky, le chauffage ou le gazon ? Aucune idée à ce stade.

Le souvenir de mes cours de sciences naturelles me fait surtout penser qu'il s'agit d'un gros gâchis environnemental.

Après un passage par Templemore (jolie église, jolies ferronneries) et en avance sur mon planning, je décide de couper direction Templederry par les Silvermine Mountains .

Malgré leur nom, ces Mountains ne sont pas bien méchantes et offrent une belle variété de paysages. Un raccourci à conseiller, qui me permet d'arriver peu après midi à Killaloe, une sympathique station estivale au bord du Shannon Lough Derg.


Le soleil tape fort, j'en profite pour faire une pause pub et cartes postales. Vue la distance parcourue, un calcul rapide me permet d'espérer atteindre la mer le soir même. J’abandonne donc l'idée très sage de passer la nuit à Mountshannon et, après un tour du Lough Derg, j'entame vers 15 heures la D352 vers Ennis et Lehinch, direction la Mer.

Killaloe - Ennis

A peine sorti de Killaloe, premier souci mécanique : la patte de fixation du phare, un peu lourd et aidé par les vibrations des routes un peu pourries, commence a cisailler le garde-boue avant. Je sors la clé de 10, démonte la loupiote et la fourre au fond d'une sacoche, en espérant ne pas avoir à rouler de nuit.

Passage par Tulla (église abandonnée et cimetière) et arrivée à Ennis vers 18 heures. Pour rejoindre la mer, deux solutions : la nationale 85 ou les petites routes, dont ma carte signale qu'elles passent par un hameau appelé Strasburgh. Comme cela m'amuse beaucoup, j'opte pour la deuxième option.

Ennis - Spanish Point

Là, c'est un peu la galère sans fin qui commence. Tout d'abord avec une casse du support de sacoche de guidon. Le support finit dans la première poubelle et la sacoche est installée directement sur le guidon. Pas très pratique puisque cela m'empêche de garder les mains en haut.

La route, ensuite, est dépourvue de toute indication de direction et consiste en une succession franchement pénible de montées et de descentes. Sur cet itinéraire, l'option nationale aurait été préférable.

L'arrivée se fait près de deux heures plus tard, non pas à Lehinch mais à Milltown Malbay, plus de 10 km trop au sud.

A peine plus loin, à Spanish Point, je trouve un petit camping avec épicerie, allemands presque-de-Strasbourg et vue sur la mer.

Avec 187 km au compteur, j'ai bien mérité une Guinness à l'hôtel Armada.